Ploum.netle blog de Lionel Dricot2023-03-15T08:20:56.125326Zhttps://ploum.net/Ploumhttps://ploum.netDe l’importance de comprendre ce qu’est une licencehttps://ploum.net/2023-03-14-importance-des-licences.html2023-03-14T00:00:00Z2023-03-14T00:00:00Z
<h1>De l’importance de comprendre ce qu’est une licence</h1>
<p>On entend souvent que les programmes informatiques ou les œuvres en ligne sont publiées sous une licence. Qu’est-ce que cela signifie ? Et en quoi est-ce important ?</p>
<p>Pour simplifier, dans nos sociétés, tout échange se fait suivant un contrat. Ce contrat peut être implicite, mais il existe. Si j’achète une pomme au marché, le contrat implicite est qu’après avoir payé, je reçois ma pomme et je peux en faire ce que je veux. </p>
<p>Pour les biens matériels dits « rivaux », le contrat de vente implique souvent un transfert de la propriété du bien. Mais il y’a parfois d’autres clauses au contrat. Comme les garanties.</p>
<p>Là où les choses se corsent, c’est lorsque le bien échangé est dit « non-rival ». C’est-à-dire que le bien peut être copié ou acheté plusieurs fois sans impact pour les acheteurs. Dans le cas qui nous concerne, on parle typiquement d’un logiciel ou d’une œuvre numérique (film, livre, musique …). Il est évident que l’achat numérique ne nous donne aucune propriété sur l’œuvre.</p>
<p>Il faut signaler que, pendant longtemps, la non-rivalité des biens comme les musiques, les livres ou les films a été camouflée par le fait que le support, lui, était un bien rival. Si j’achète un livre papier, j’en suis propriétaire. Mais je n’ai pas pour autant les droits sur le contenu ! Les supports numériques et Internet ont dissipé cette confusion entre l’œuvre et le support. </p>
<p>Pour réguler tout cela, l’achat d’une œuvre numérique ou d’un programme informatique est, comme tout achat, soumis à un contrat, contrat qui stipule les droits et les obligations exactes que l’acheteur va recevoir. La licence n’est jamais qu’un contrat type, une sorte de modèle de contrat standard. Ce contrat, et une bonne partie de notre société, se base sur la présupposition que, tout comme un bien rival, un bien non-rival se doit d’avoir un propriétaire. C’est bien entendu arbitraire et je vous invite à questionner ce principe un peu trop souvent admis comme une loi naturelle.</p>
<p>Il est important de signaler que chaque transaction vient avec son propre contrat. Il est possible de donner des droits à un acheteur et pas à un autre. C’est d’ailleurs ce principe qui permet la pratique de « double licence » (ou dual-licensing).</p>
<h2>Droits et obligations définis par la licence</h2>
<p>Dans notre société, toute œuvre est, par défaut, sous la licence du copyright. C’est-à-dire que l’acheteur ne peut rien faire d’autre que consulter l’œuvre et l’utiliser à des fins personnelles. Tout autre utilisation, partage, modification est bannie par défaut.</p>
<p>À l’opposé, il existe le domaine public. Les œuvres dans le domaine public ne sont associées à aucun droit particulier : chacun peut les utiliser, modifier et redistribuer à sa guise.</p>
<p>L’une des escroqueries intellectuelles majeures des absolutistes du copyright est d’avoir réussi à nous faire croire qu’il n’y avait pas d’alternatives entre ces deux extrêmes. Tout comme on est soit propriétaire de la pomme, soit on n’en est pas propriétaire, la fiction veut qu’on soit soit propriétaire d’une œuvre (détenteur du copyright), soit rien du tout, juste bon à regarder. C’est bien entendu faux.</p>
<p>Si la licence est un mur d’obligations auxquelles doit se soumettre l’acheteur, il est possible de n’en prendre que certaines briques. Par exemple, on peut donner tous les droits à l’utilisateur sauf celui de s’approprier la paternité d’une œuvre. Les licences BSD, MIT ou Creative Commons By, par exemple, requièrent de citer l’auteur original. Mais on peut toujours modifier et redistribuer.</p>
<p>La licence CC By-ND, elle, oblige à citer l’auteur, mais ne permet pas de modifications. On peut redistribuer une telle œuvre.</p>
<p>Un point important c’est que lorsqu’on redistribue une œuvre existante, on peut modifier la licence, mais seulement si on rajoute des contraintes, des briques. J’ai donc le droit de prendre une œuvre sous licence CC By, de la modifier puis de la redistribuer sous CC By-ND. Par contre, je ne peux évidemment pas retirer des briques et faire l’inverse. Dans toute redistribution, la nouvelle licence doit être soit équivalente, soit plus restrictive.</p>
<p>Le problème de cette approche, c’est que tout va finir par se restreindre vu qu’on ne peut que restreindre les droits des utilisateurs ! C’est d’ailleurs ce qui se passe dans des grandes entreprises comme Google, Facebook ou Apple qui utilisent des milliers de programmes open source gratuits et les transforment en programmes propriétaires. Un véritable pillage du patrimoine open source !</p>
<h2>Le copyleft ou interdiction de rajouter des briques</h2>
<p>C’est là que l’idée de Richard Stallman tient du génie : en inventant la licence GPL, Richard Stallman a en effet inventé la brique « interdiction de rajouter d’autres briques ». Vous pouvez modifier et redistribuer un logiciel sous licence GPL. Mais la modification doit être également sous GPL.</p>
<p>C’est également l’idée de la clause Share-Alike des Creative Commons. Une œuvre publiée sous licence CC By-SA (comme le sont mes livres aux éditions PVH) peut être modifiée, redistribuée et même revendue. À condition d’être toujours sous une licence CC By-SA ou équivalente.</p>
<p>Par ironie, on désigne par « copyleft » les licences qui empêchent de rajouter des briques et donc de privatiser des ressources. Elles ont souvent été présentées comme « contaminantes » voire comme des « cancers » par Microsoft, Apple, Google ou Facebook. Ces entreprises se présentent désormais comme des grands défenseurs de l’open source. Mais elles luttent de toutes leurs forces contre le copyleft et contre l’adoption de ces licences dans le monde de l’open source. L’idée est de prétendre aux développeurs open source que si leur logiciel peut être privatisé, alors elles, grands princes, pourront l’utiliser et, éventuellement, très éventuellement, engager le développeur ou lui payer quelques cacahouètes.</p>
<p>La réalité est bien sûr aussi évidente qu’elle en a l’air : tant qu’elles peuvent ajouter des briques privatrices aux licences, ces monopoles peuvent continuer l’exploitation du bien commun que représentent les logiciels open source. Elles peuvent bénéficier d’une impressionnante quantité de travail gratuit ou très bon marché. </p>
<p>Le fait que ces monopoles morbides puissent continuer cette exploitation et soient même acclamés par les développeurs exploités illustre l’importance fondamentale de comprendre ce qu’est réellement une licence et des implications du choix d’une licence plutôt qu’une autre.</p>
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Ploumhttps://ploum.netLosing Signalhttps://ploum.net/2023-03-09-losing-signal.html2023-03-09T00:00:00Z2023-03-09T00:00:00Z
<h1>Losing Signal</h1>
<p>Warning to my friends : Until further notice, consider I’m not receiving your Signal messages.</p>
<blockquote> Update on March 13th: I’ve managed to get back on signal by installing a beta version. The bug was acknoweledged by the developers and fixed promptly. Which is nice! My reflections on using centralized services still apply. I should consider this as a free warning who should prompt me to get back on XMPP or to investigate Matrix. But I’m really happy to know that, for the time being, Signal is still caring about non-Google users.<br></blockquote>
<p>Signal, the messaging system, published a blog post on how we were all different and they were trying to adapt to those differences. Signal was for everyone, told the title. Ironically, that very same day, I’ve lost access to my signal account. We are all different, they said. Except myself.</p>
<ul>
<li><a href="https://signal.org/blog/signal-is-for-everyone/">Signal is for everyone (except me)</a></li>
</ul>
<p>What is this difference? I’m not sure but it seems that not having a standard Android phone with Google Play services play a huge part. </p>
<h2>How I lost access</h2>
<p>I’m using an Hisense A5 Android phone. This is one of the very rare phones on the market with an eink screen. While this is not recommended for most users, I like my eink phone: I only need to charge it weekly, it’s not distracting, I don’t want to use it most of the time. I feel that coloured screens are very aggressive and stressful.</p>
<p>The Hisense A5 comes with proprietary crapware in Chinese and without Google Play Services. That’s fine for me. I don’t want Google services anyway and I’m happy with installing what I need from Aurora store and F-Droid. For the last three years, it worked for me (with some quirks, of course). Signal worked fine except for notifications that were sometimes delayed. I considered that as a feature: my phone is in do not disturb all the time, I don’t want to be interrupted.</p>
<p>On March 7th, I made a backup of my Signal messages and removed the application temporarily as I wanted to quickly try some open source alternatives (signal-foss and molly). Those didn’t work, so I reinstalled Signal and asked to restore the backup.</p>
<p>Signal asked for my phone number, warned me that I had no Google Play Services then re-asked for my number then re-warned me. Then asked me to prove that I was a human by solving a captcha.</p>
<p>I hate captcha. I consider the premises of captcha completely broken, stupid and an insult to all the people with disabilities. But those were the worst I had ever seen. I was asked to look on microscopic blurry pictures, obviously generated by AI, and to select only "fast cars" or "cows in their natural habitat" or "t-shirt for dogs" or "people playing soccer".</p>
<p>Now, I’ve a question for you. Is a car looking like an old Saab fast enough? While a cow on the beach is probably not in its natural habitat, what about a cow between two trees? What if the t-shirts are not "for" dogs but with dogs on them. And what if the drawing on the t-shirt is a mix between a dog and a cat? What if there’s a player holding a golf club but hitting a soccer ball? Even with a colour screen, I’m not sure I could answer those. So imagine on an eink one…</p>
<p>Signal is for everyone but you need to answer those idiocy first. It should be noted that I have a very good eyesight. I cannot imagine those with even minor disabilities.</p>
<p>Of course I did try to solve the captcha. But, after each try, I was sent back to the "enter your phone number" step, followed by "no Google services warning" then… "too many attempts for this number, please wait for four hours before retrying".</p>
<p>I have no idea if my answers were bad or if there’s a bug where the captcha assumes Google Play Services. I’ve tried with the APK official version and the Google Play Store version (through Aurora), they all fail similarly. In three days, I’ve managed twice to pass the captcha and receive an SMS with a confirmation code. But, both times, the code was rejected, which is incomprehensible. Also, I learned that I could only read the code from the notification because opening the SMS app reinitialised Signal to the "enter your number" step, before the captcha.</p>
<h2>Centralisation is about rejection of differences</h2>
<p>What is interesting with corporatish marketing blog posts is how they usually say the exact opposite of what they mean. Signal blog post about differences is exactly that. They acknowledge the fact that there’s no way a single centralised authority could account for all the differences in the world. Then proceed to say they will do.</p>
<p>There’s only one way for a centralised service to become universal: impose your vision as a new universal standard. Create a new norm and threat every divergence as a dangerous dissidence. That’s what Facebook and Google did, on purpose. Pretending to embrace differences is only a way to reject the differences you don’t explicitly agree.</p>
<p>Interestingly, Signal is only realising now that they have no choice but do the same. At first, Signal was only a niche. A centralised niche is not a real problem because, by definition, your users share a common background. You adapt to them. But as soon as you outgrew your initial niche, you are forced to become the villain you fought earlier.</p>
<p>Moxie Marlinspike, Signal’s founder, is a brilliant cryptographer. Because he was a cryptographer, he did what he found interesting. He completely rejected any idea of federation/decentralisation because it was not interesting for him. Because he thought he could solve the problems of world with cryptography only ("when you have a hammer…").</p>
<p>He now must face that his decision has led to a situation where the world-freeing tool he built is publishing facebookish blog post about "differences" while locking out users who do not comply with his norm. </p>
<p>Like Larry Page and Serguei Brin before him, Moxie Marlinspike built the oppression tool he was initially trying to fight (we have to credit Bill Gates, Steve Jobs and Mark Zuckerberg for being creepy psycho craving for power and money since the beginning. At least, they didn’t betray anything and kept following their own ideals).</p>
<p>That’s the reason why email is still the only universal Internet communication tool. Why, despites its hurdles, federation is a thing. Because there is no way to understand let alone accept all variations. There’s a world of difference between Gmail interface and Neomutt. Yet, one allows you to communicate with someone using the other. Centralisation is, by its very definition, finding the minority and telling them "you don’t count". "Follow the norms we impose or disappear!" </p>
<h2>It is really about Google’s services after all…</h2>
<p>One problem I have with my Hisense A5 is that my banking application doesn’t work on it, expecting Google Play Services. </p>
<p>To solve that issue, I keep in a drawer an old Android phone without sim card, with a cracked screen, a faulty charging port and a bad battery. When the bills-to-pay stack grows too much, I plug that phone in the charger, fiddle with it until the phone start, launch the banking app, pay the bills, put that phone back in the drawer.</p>
<p>After fiddling for two days with Signal on my eink phone, I decided to try on that old phone. I installed Signal, asked to connect to my account. There was no captcha, no hassle. I immediately received the SMS with the code (on the Hisense eink phone) and could connect to my Signal account (losing all my history as I didn’t transfer the backup).</p>
<p>At least, that will allow me to answer my contact that they should not contact me on Signal anymore. UPDATE: signal account was unexpectedly disconnected, telling me signal was used on another phone.</p>
<p>Signal automatically trusted a phone without sim card because it was somewhat connected to Google. But cannot trust a phone where it has been installed for the last three years and which is connected to the related phone number. Signal vision of the world can thus be summarised as: "We fight for your privacy as long as you agree to be spied on by Google."</p>
<h2>Centralisation is about losing hope</h2>
<p>One thing I’ve learned about centralised Internet services is that you can abandon all hopes of being helped.</p>
<p>There’s no way Signal support could help me or answer me. The problem is deep into their belief, into the model of the world they maintain. They want to promote differences as long as those differences are split between Apple and Google. They probably have no power to make an exception for an account. They could only tell me that "my phone is not supported". To solve my problem, they should probably reconsider how the whole application is built. </p>
<p>Technically, this specific problem is new. Three years ago, I had no problem installing Signal on my phone and no captcha to solve. But once you sign up for a centralised service, you are tied for all the future problems. That’s the deal. I was similarly locked out from my Whatsapp account because I didn’t accept a new contract then forgot to open the app for several months (I was disconnected at the time ).</p>
<ul>
<li><a href="/le-suicide-de-mon-compte-whatsapp/index.html">Le suicide de mon compte Whatsapp</a></li>
</ul>
<p>That’s what I like so much about federated protocols (email, fediverse). I can choose a provider where I know I will have someone in front of me in case I have a problem. Either because I’m a customer paying the expensive tiers for quick support (Protonmail) or because I trust the philosophy and donate appropriately (my Mastodon server is hosted by La Quadrature du Net, I trust that team). I also know that I can easily migrate to another provider as soon as I want (considering mailbox.org instead of protonmail).</p>
<p>As a chat tool, Signal is better than many other. But it’s centralised. And, sooner or later, a centralised service faces you with a choice: either you comply with a rule you don’t agree, either you lose everything.</p>
<p>With every centralised service, the question is not if it will ever happen. The question is "when".</p>
<p>Either you conform to the norm, either you are too different to have your existence acknowledges.</p>
<p>That’s also why I’ve always fought for the right to differences, why I’ve always been utterly frightened by "normalisation". Because I know nobody is immune. Think about it: I’m a white male, cis-gendered, married with children, with a good education, a good situation and no trauma, no disability. I’m mostly playing life with the "easy" setting. </p>
<p>I’m sure lots of reaction to this post will be about how I made mistakes by "trying signal-foss" or by "using a completely weird and non-standard phone". </p>
<p>That’s exactly the point I’m trying to prove.</p>
<p>I’ve suddenly been excluded from all the conversations with my friends because I very slightly but unacceptably deviated from the norm. </p>
<p>Because, three years ago, I thought having a black and white screen on my own phone was more comfortable for my eyes.</p>
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Ploumhttps://ploum.netAbout Bluesky and Decentralisationhttps://ploum.net/2023-03-03-bluesky.html2023-03-03T00:00:00Z2023-03-03T00:00:00Z
<h1>About Bluesky and Decentralisation</h1>
<p>Jack Dorsey, Twitter co-founder, is trying to launch Bluesky, a "decentralised Twitter" and people are wondering how it compares to Mastodon.</p>
<p>I remember when Jack started to speak about "project bluesky" on Twitter, years ago. ActivityPub was a lot more niche and he ignored any message related to it. It definitely looked like a NIH syndrome as he could, at least, have started to discuss ActivityPub pros and cons. I was myself heavily invested in decentralised protocols (from blockchain to ActivityPub). It was my job to keep an eye on everything decentralised and really tried to understand what BlueSky was about.</p>
<p>My feeling was, in the end, clear: Jack Dorsey wanted a "decentralised protocol" on which he had full power (aka "VC-style decentralisation" or "permissioned-blockchains").</p>
<p>You have to keep in mind that those successful in the Silicon Valley know only one kind of thinking: raise money, get users, sell off. They can’t grasp decentralisation other than as a nice marketing term to add to their product (and, as Ripple demonstrated during the Cryptobubble, they are completely right when it comes to making tons of money with shitty tech which pretends to be decentralised while not being it at all).</p>
<p>To my knowledge, acknowledgement of ActivityPub existence by BlueSky came very late after the huge Mastodon burst caused by Elon Musk buying Twitter from Jack Dorsey. It’s more a "oh shit, we are not the first" kind of reaction.</p>
<p>But even without that history, it’s important to note that you don’t simply design a decentralised protocol behind closed doors then expect everybody to adopt it. You need to be transparent, to discuss in the open. People need to know who is in charge and why. They also need to know every single decision. Decentralisation cannot be done without being perfectly free and open source. That’s the very point of it.</p>
<p>If we don’t want to consider the hypothesis that "bluesky decentralisation" is simply cynical marketing fluff, I think we can safely assume that Jack Dorsey has hit his mental glass ceiling. He doesn’t get decentralisation. He doesn’t have the mental model to get it. He will probably never get it (he became a billionaire by "not getting it" so there’s no reason for him to change). The whole project is simply a billionaire throwing money at a few developers telling him what he expects to hear in order to get pay. A very-rich-man’s hobby.</p>
<p>There’s no need to analyse the protocol or make guess about the future. It’s a closed source beta application with invite-only membership. It is not decentralised. It cannot be decentralised. </p>
<ul>
<li><a href="https://news.ycombinator.com/item?id=35009723">Discussion on Hacker-News</a></li>
</ul>
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Ploumhttps://ploum.netWe need to talk about your Github addictionhttps://ploum.net/2023-02-22-leaving-github.html2023-02-22T00:00:00Z2023-02-22T00:00:00Z
<h1>We need to talk about your Github addiction</h1>
<p>Listen my fellow geeks in code, we need to have a serious conversation about Github.</p>
<p>At first, Github was only a convenient way to host a git repository and to collaborate with others. But, as always with monopolies, once you are trapped by convenience and the network effect, the shitification process starts to try to get as much money and data from you.</p>
<p>First of all, let’s remember that Github is a fully proprietary service. Using it to host the development of a free software makes no sense if you value freedom. It is not like we don’t have many alternatives available (sourcehut, codeberg, gitlab, etc). It should be noted that those alternatives usually offer a better workflow and a better git integration than Github. They usually make more sense but, I agree, it might be hard to change ten years of suboptimal habits imposed by the github workflow.</p>
<p>One thing that always annoyed me with Github is the "fun factor". Emojis appearing automatically in messages I’m trying to post, intrusive notifications about badges and followers I earned. Annoying, to say the least. (Am I the only one using ":" in a sentence without willing to make an emoji?)</p>
<p>But I discovered that Github is now pushing it even more in that direction: a feed full of random projects and people I don’t care about, notifications to get me to "discover" new projects and "follow" new persons. They don’t even try to pretend to be a professional platform anymore. It’s a pure attention-grabbing personal data extorting social networks. To add insult to injury, we now know that everything published on Github is mostly there to serve as training data for Microsoft AI engines.</p>
<p>Developers are now raw meat encouraged to get stars, followers and commit counters, doing the most stupid things in the most appealing way to get… visibility! Yeah! Engagement! Followers! Audience!</p>
<p>Good code is written when people are focused, thinking hard about a problem while having the time to grasp the big picture. Modern Github seems to be purposely built as a tool to avoid people thinking about what they do and discourage them from writing anything but a new JavaScript framework.</p>
<p>There’s no way I can morally keep an account on Github. I’ve migrated all of my own projects to Sourcehut (where I’ve a paid account) or to my university self-hosted gitlab.</p>
<p>But there are so many projects I care about still on Github. So many important free software. So many small projects where I might send an occasional bug report or even a patch. For the anecdote, on at least two different occasions, I didn’t send a patch I crafted for small projects because I didn’t know how to send it by mail and was not in the mood to deal with the Github workflow at that particular time.</p>
<p>By keeping your project on Github, you are encouraging new developers to sign up there, to create their own project there. Most importantly, you support the idea that all geeks/developers are somehow on Github, that it is a badge of pride to be there.</p>
<p>If you care about only one of software freedom, privacy, focus, sane market without monopoly or if you simply believe we don’t need even more bullshit in our lives, you should move your projects out of Github and advocate a similar migration to projects you care about. Thanks to git decentralisation, you could even provide an alternative/backup while keeping github for a while. </p>
<p>If you don’t have any idea where to go, that should be a red light in your brain about monopoly abuses. If you are a professional developer and using anything other than Github seems hard, it should be a triple red light warning.</p>
<p>And I’m not saying that because grumpy-old-beard-me wants to escape those instagramesque emojis. Well, not only that but, indeed, I don’t wanna know the next innovative engagement-fostering feature. Thanks.</p>
<p>The best time to leave Github was before it was acquired by Microsoft. The second-best time is now. Sooner or later, you will be forced out of Github like we, oldies, were forced out of Sourceforge. Better leaving while you are free to do it on your own terms…</p>
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Ploumhttps://ploum.netUne boucle d’inspirationhttps://ploum.net/2023-02-20-boucle-inspiration.html2023-02-20T00:00:00Z2023-02-20T00:00:00Z
<h1>Une boucle d’inspiration</h1>
<p>Parodie d’une expérience biologique improbable, les tasses s’empilaient dans un coin du bureau, chacune contenant un sachet de thé ayant atteint un degré différent de décomposition, de moisissure.</p>
<p>D’une gorgée sèche, l’auteur aspira le restant de la tasse encore tiède qu’il tenait à la main avant de l’empiler machinalement sur les cadavres de ses prédécesseuses. Nerveusement, il jouait avec une mèche de sa barbe, tentant d’ignorer l’écran de son ordinateur sur lequel clignotaient des messages.</p>
<p>« Rappel : on a besoin du texte de ta nouvelle pour aujourd’hui »</p>
<p>« Urgent : nouvelle aujourd’hui chez imprimeur »</p>
<p>« Urgent : appel téléphonique maintenant ? »</p>
<p>Il se retourna avec sa chaise de bureau et regarda par la fenêtre. Le fil était donc cassé ? Lui qui, depuis l’adolescence, croyait disposer d’un vivier infini d’histoires était pour la première fois de sa vie paralysé par la page blanche. Il n’y arrivait plus.</p>
<p>Un léger grattement se fit entendre à la porte. Il grogna.</p>
<p>— Quoi ?</p>
<p>— Tu n’irais pas prendre un peu l’air mon chéri ? Tu as une mine épouvantable.</p>
<p>— Je travaille, je dois terminer cette nouvelle.</p>
<p>— Et ça avance ?</p>
<p>Il détourna son regard en haussant les épaules</p>
<p>— Je suis juste calé sur le dernier passage. J’ai bientôt fini.</p>
<p>Elle n’insista pas et se retira en fermant la porte. L’auteur regarda sa montre. Pour remplir son obligation, il devait désormais produire une page par quart d’heure. Dans peu de temps, ce serait une page toutes les dix minutes.</p>
<p>Il y a à peine une grosse semaine, il se sentait à l’aise avec l’échéance. « Une page par jour, c’est faisable ! » avait-il pensé.</p>
<p>Mais rien. Le vide. Il avait passé ces dernières semaines obnubilé par les œuvres produites par des algorithmes, jouant avec les demandes, partageant et admirant les résultats les plus absurdes sur les réseaux sociaux.</p>
<p>Il avait d’ailleurs fait le vœu de ne jamais s’aider de tels outils. Après tout, il était écrivain. Il était un artisan fier de son travail.</p>
<p>Par contre, il pourrait… Mais oui !</p>
<p>Lançant son navigateur, il se rendit sur la page de son générateur d’images préféré et se mit à taper.</p>
<p>« Je suis écrivain de science-fiction. Voici en lien mon recueil de nouvelles précédent. Génère l’illustration d’une de mes nouvelles inédites. »</p>
<p>Il attendit quelques secondes.</p>
<p>Une image s’afficha. Celle d’un homme au visage passablement banal assis devant un laptop. Il tenait une tasse de thé et, en y prêtant attention, sa main droite avait au moins sept doigts. Son dos était légèrement tordu selon une courbe peu réaliste. L’écran de l’ordinateur était étrangement pentagonal.</p>
<p>L’auteur soupira. Ce n’est pas ce qu’il avait espéré. Son téléphone sonna. Il le mit en mode avion. Sa femme vint frapper à la porte de son bureau.</p>
<p>— C’est ton éditeur qui demande pourquoi tu ne réponds pas, dit-elle en tenant son propre téléphone contre son oreille.</p>
<p>— Dis-lui que je le rappelle dans une heure !</p>
<p>Elle transmit puis, masquant le haut-parleur.</p>
<p>— Il te donne une demi-heure.</p>
<p>— D’accord !</p>
<p>Une demi-heure. Trois minutes par page. Lui qui s’estimait productif lorsqu’il écrivait une page complète par jour.</p>
<p>Il soupira. Il s’était juré de ne pas… Non ! Ce n’était pas possible ! Mais il n’avait pas le choix.</p>
<p>Nouvel onglet dans le navigateur. Ses doigts tremblants se mirent à taper sur son clavier. L’adresse du site s’auto-compléta un peu trop facilement, comme lorsqu’un barman vous appelle par votre prénom et vous demande « comme d’habitude ? » avec l’objectif d’être sympathique mais ne faisant que souligner la trop grande fréquence avec laquelle vous fréquentez son établissement.</p>
<p>— Génère-moi une nouvelle inédite dans le genre de celle de mon recueil principal.</p>
<p>— Bonjour. Je suis un assistant AI. Il s’agit d’une requête explicite de création artistique. Je suis disposé à générer cette nouvelle mais celle-ci sera alors soumise au droit d’auteur et mes créateurs devront être notifiés. Dois-je continuer ?</p>
<p>— Non.</p>
<p>L’auteur se mit à réfléchir. Il glissa-déposa l’image précédemment générée vers la page du navigateur.</p>
<p>— Sur cette image, un écrivain est en train de taper une nouvelle.</p>
<p>— Oui, c’est à cela que ressemble l’image. C’est une belle image.</p>
<p>— C’est une nouvelle de science-fiction.</p>
<p>— D’accord, j’aime la science-fiction.</p>
<p>— J’aimerais que tu me donnes le texte de la nouvelle que cet écrivain est en train d’écrire.</p>
<p>La page mit quelques secondes à se charger puis les mots commencèrent à apparaitre à l’écran.</p>
<p>« Parodie d’une expérience biologique improbable, les tasses s’empilaient dans un coin du bureau, chacune contenant un sachet de thé ayant atteint un degré différent de décomposition, de moisissure. D’une gorgée sèche, l’auteur aspira le restant de la tasse encore tiède qu’il tenait à la main avant de l’empiler machinalement sur les cadavres de ses prédécesseuses. Nerveusement, il jouait avec une mèche de sa barbe, tentant d’ignorer l’écran de son ordinateur sur lequel clignotaient des messages. »</p>
<blockquote> Cette nouvelle nouvelle étant nouvelle, elle ne fait donc pas partie de mon premier recueil « Stagiaire au spatioport Omega 3000 et autres joyeusetés que nous réserve le futur » qui est désormais disponible dans toutes les bonnes librairies. S’il se vend bien, mon éditeur me demandera certainement un second recueil dans lequel celle-ci pourra se glisser. Vous voyez certainement où je veux en venir… Autant faire un clin d’œil à une chauve-souris aveugle !<br></blockquote>
<div class="signature"><p>Ingénieur et écrivain, j’explore l’impact des technologies sur l’humain. Abonnez-vous à mes écrits en français <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/postorius/lists/fr.listes.ploum.net/">par mail</a> ou <a href="/atom_fr.xml">par rss</a>. Pour mes écrits en anglais, abonnez-vous à <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/postorius/lists/en.listes.ploum.net/">la newsletter anglophone</a> ou <a href="/atom.xml">au flux RSS complet</a>. Votre adresse n’est jamais partagée et effacée au désabonnement.</p>
<p>Pour me soutenir, <a href="/livres.html">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) ! Je viens justement de publier un <a href="/et-autres-joyeusetes-que-nous-reserve-le-futur/index.html">recueil de nouvelles</a> qui devrait vous faire rire et réfléchir.</p>
</div>
Ploumhttps://ploum.netChez mon libraire…https://ploum.net/2023-02-16-chez-mon-libraire.html2023-02-16T00:00:00Z2023-02-16T00:00:00Z
<h1>Chez mon libraire…</h1>
<p>Mon recueil de nouvelles « Stagiaire au spatioport Omega 3000 et autres joyeusetés que nous réserve le futur » est désormais, tout comme mon roman « Printeurs », disponible dans toutes les bonnes librairies de France, Suisse et Belgique.</p>
<ul>
<li><a href="https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782940609291-stagiaire-au-spatioport-omega-3000-et-autres-joyeusetes-que-nous-reserve-le-futur-ploum/">Queques librairies ayant le livre en France</a></li>
<li><a href="https://www.librel.be/livre/9782940609291-stagiaire-au-spatioport-omega-3000-et-autres-joyeusetes-que-nous-reserve-le-futur-ploum-kispredilov/">et en Belgique</a></li>
</ul>
<p>Certains d’entre vous en ont d’ailleurs été témoins et m’ont très sympathiquement envoyé, par mail ou sur Mastodon, des photos de mes livres sur les présentoirs de leurs dealers préférés. Une initiative qui m’a fait incroyablement plaisir ! À tel point que je vous invite à continuer et, pourquoi pas, à le faire pour d’autres auteurs que vous aimez bien en les mentionnant et en ajoutant le hashtag #chezmonlibraire.</p>
<h2>L’importance du libraire</h2>
<p>Beaucoup d’entre nous, et surtout moi, se sont laissés attirés par les sirènes du tout-en-ligne, de la dématérialisation des services. Certains parmi vous ont tenté dès le début de tirer la sonnette d’alarme. Force est de constater qu’ils avaient amplement raison : c’était un leurre ! Maintenant que nous sommes prisonniers du tout puissant monopole d’Amazon, les livreurs sont soumis à des cadences infernales tandis que la qualité de nos bibliothèques tend à diminuer dangereusement. Loin de nous recommander, les algorithmes nous poussent essentiellement aux achats inutiles, s’appuyant sur d’autres algorithmes écrivant des recommandations factices. Le tout pour nous faire acquérir des livres qui sont, de plus en plus, écrits par des algorithmes.</p>
<p>C’est le phénomène de merdification, indispensable aux néomonopoles : après avoir attiré les utilisateurs en finançant des services à perte grâce à l’argent des investisseurs, il est temps de passer à la caisse et de rentabiliser en pourrissant autant que possible la vie des utilisateurs prisonniers.</p>
<p>Sur Amazon, cela passe par recommander les produits qui vont rapporter le plus de sous à Amazon. Notamment les livres autoédités souvent générés artificiellement.</p>
<p>L’idée est simple : lorsqu’un sujet est subitement à la mode, par exemple les blockchains, demander à un algorithme de rédiger un livre sur le sujet et le publier directement Amazon en utilisant les capacités de "print on demand". Le livre ne sera imprimé que lorsqu’il sera effectivement commandé. Après l’ère des fake-news, voici venu celui des fake-books. Notons qu’il n’a pas fallu attendre des algorithmes pour écrire ce genre de livres : des éditeurs peu scrupuleux ont, de tout temps, su tirer parti de la misère des écrivains pour leur faire rédiger à moindre prix des livres au titre alléchant, mais vides de contenu.</p>
<p>Devant le foisonnement, l’abondance des informations, une nouvelle ère s’ouvre à nous : l’ère du filtre. Nous avons besoin de construire des filtres qui nous préservent de l’agression informationnelle et sensorielle permanente.</p>
<p>Ces filtres existent. Ils sont humains.</p>
<p>Pour les livres, on les appelle les libraires ou les bibliothécaires.</p>
<p>Pour une personne très sensible comme moi, allergique aux centres commerciaux, les librairies et les bouquineries sont des oasis de calme et de bonheur au milieu des villes. J’aime bien fouiller, écouter les conseils. Mon portefeuille apprécie moins, mais, dans ces occasions, il n’a plus voix au chapitre.</p>
<p>Moi qui ne supporte pas la plupart des musiques populaires crachées par les enceintes connectées dans les parcs, les rues ou par les radios dans les magasins, je me ressource dans le silence des papiers froissés. Et, allez comprendre, lorsqu’une bouquinerie diffuse de la musique, c’est toujours de la bonne, de l’excellente musique !</p>
<h2>Pour soutenir ce blog, allez chez votre libraire !</h2>
<p>Ma ville a vu disparaitre coup sur coup deux bouquineries (remplacées par un commerce d’alimentation et un vendeur de sacs à main) et sa librairie principale. Cette perte m’a fait comprendre l’importance et la fragilité des petits commerces du livre (j’ai d’ailleurs dit à ma femme que le jour où Slumberland, mon fournisseur de bédés, ferme, on déménage ailleurs).</p>
<p>Si vous voulez soutenir ce blog, soutenir mon travail, je vous demande une chose : commandez, dans la mesure de vos moyens, mon livre dans une librairie, si possible indépendante.</p>
<p>Non seulement vous soutiendrez mon travail, mais vous soutiendrez également votre libraire et vous risquez de découvrir des livres imprévus. Ce faisant, vous attirerez l’attention du libraire sur mes livres ce qui lui permettra de potentiellement les recommander à d’autres. </p>
<p>Pour moi, soutenir son cerveau, les penseurs et créateurs se fait #chezmonlibraire.</p>
<p>Et lorsque ce n’est pas possible, je vous invite à préférer les librairies en ligne indépendantes.</p>
<ul>
<li><a href="https://shop.alternalivre.be/fr/stagiaire-au-spatioport-omega-3000">Mon recueil chez Alternalivre</a></li>
</ul>
<h2>La piste cachée</h2>
<p>Je comprends parfaitement celles et ceux qui préfèrent la version électronique. C’est mon médium de choix pour les romans rapides comme Printeurs. Le livre papier reste cependant un bel objet à offrir.</p>
<p>Et puis, ce n’est pas que je veuille attiser votre curiosité, mais les acheteurs du livre papier de « Stagiaire au spatioport… » (oui, même moi je trouve ce titre trop long à taper) bénéficieront d’une surprise ! Car, à ma connaissance et s’il faut en croire Wikipédia, le livre serait le premier à disposer d’un morceau caché !</p>
<ul>
<li><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Morceau_cach%C3%A9">Morceau caché sur Wikipédia</a></li>
</ul>
<p>Je rassure les lecteurs électroniques : le morceau caché y est également présent. Il n’est juste pas caché, c’est moins rigolo.</p>
<p>PS: L’image d’illustration m’a été envoyée sympathiquement par un lecteur depuis la librairie de son quartier. Si vous m’avez envoyé ce genre de photos sur Mastodon, pourriez-vous les reposter avec le tag #chezmonlibraire ? Je découvre qu’il est impossible de retrouver des messages dans Mastodon si on ne les a pas bookmarkés…</p>
<div class="signature"><p>Ingénieur et écrivain, j’explore l’impact des technologies sur l’humain. Abonnez-vous à mes écrits en français <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/postorius/lists/fr.listes.ploum.net/">par mail</a> ou <a href="/atom_fr.xml">par rss</a>. Pour mes écrits en anglais, abonnez-vous à <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/postorius/lists/en.listes.ploum.net/">la newsletter anglophone</a> ou <a href="/atom.xml">au flux RSS complet</a>. Votre adresse n’est jamais partagée et effacée au désabonnement.</p>
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</div>
Ploumhttps://ploum.netModern AI and the end of privacyhttps://ploum.net/2023-02-15-ai-and-privacy.html2023-02-15T00:00:00Z2023-02-15T00:00:00Z
<h1>Modern AI and the end of privacy</h1>
<p>When you think about it, the gigacorps currently developing consumer-facing AI chatbots are also the same companies which are spying the most heavily on our private life.</p>
<p>Well, it’s obvious because every single company is now trying to spy on you as much as it can and gathering so much data that they can’t even handle it (no later than last week, I have asked to be removed from some shop databases, received a reply telling me that everything was erased yet I’m still receiving daily spam from them). Companies have so many data, duplicated in many backups, they don’t even know what to do with it.</p>
<p>And those data, sooner or later, will be used to train AI. In fact, they already were for years: look no further than reply suggestions from Gmail.</p>
<p>The first consequence is that AI chatbot will quickly start to argue with you, insult you or, why not, send you dick pics. Those are, after all, a huge part of written human communications.</p>
<p>But the terrifying part is probably that there’s no way to prevent leaks. Anybody using a trained chatbot will quickly find ways to ask if Alice and Bob were exchanging emails and what it was about. If Eve was sick or not.</p>
<p>Worst of all, most of it will probably be hallucinations: false data invented by the AI itself. But a few clickbait stories with real information leakage will be enough to cast a doubt that any answer by an AI "might be true".</p>
<p>Despite many warnings, we have offered total control of our lives to a few monopolies. Even if you were careful enough, public data about you are probably enough to "sounds mostly true". Most of your emails ended in a Gmail or Outlook inbox even if you don’t use those services yourself.</p>
<p>In my latest book, the short story "Le jour où la transparence se fit" is about the brutal and sudden disappearance of privacy. I’m glad the book is now in stores because, in a few months, it will probably not sound like science fiction any more…</p>
<div class="signature"><p>As a writer and an engineer, I like to explore how technology impacts society. You can subscribe <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/postorius/lists/en.listes.ploum.net/">by email</a> or <a href="/atom_en.xml">by rss</a>. I value privacy and never share your adress.</p>
<p>If you read French, you can support me by buying/sharing/reading <a href="/livres.html">my books</a> and subscribing to my <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/postorius/lists/fr.listes.ploum.net/">newsletter in French</a> or <a href="/atom_fr.xml">RSS</a>. I also develop <a href="/software.html">Free Software</a>.</p>
</div>
Ploumhttps://ploum.netOn Humans and Machineshttps://ploum.net/2023-02-11-human-and-machines.html2023-02-11T00:00:00Z2023-02-11T00:00:00Z
<h1>On Humans and Machines</h1>
<p>In the ultimate form of marketing-capitalism, companies try to transform human workers into replaceable working machines and ask them to produce machines that should sound like they are humans.</p>
<p>To achieve that, they build machines that learn from humans. </p>
<p>While humans believe that, in order to gain success, they need to act like machines acting like humans. That’s because the success is defined by some counters created by the machines. The machines, themselves, are now learning from machines that act like humans instead of learning from humans.</p>
<p>So, in the end, we have humans acting like "machines learning from machines acting like humans" built by humans actings like machines.</p>
<p>That’s make "being human" really confusing. Hopefully I don’t need to think about what "being a machine" means.</p>
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Ploumhttps://ploum.netLibérons la culture pour cultiver la libertéhttps://ploum.net/2023-01-23-culture-libre-toulouse.html2023-01-23T00:00:00Z2023-01-23T00:00:00Z
<h1>Libérons la culture pour cultiver la liberté</h1>
<blockquote> Cette conférence a été donnée le 19 novembre 2022 à Toulouse dans le cadre du Capitole du Libre.<br> Le texte est ma base de travail et ne reprend pas les nombreuses improvisations et disgressions inhérentes à chaque One Ploum Show.<br></blockquote>
<ul>
<li><a href="https://www.orion-hub.fr/w/sgKaReLMskngF6EsYCRq8o">Visionner la conférence en vidéo (56 minutes)</a></li>
</ul>
<blockquote> Attention ! Cette conréfence n’est pas une conréfence sur le cyclimse. Merci de votre compréhension.<br></blockquote>
<p>Qui d’entre vous a compris cette référence à « La classe américaine » ? Ça me fait plaisir d’être là. Je suis content de vous voir. On va manger des chips. Quoi ? C’est tout ce que ça vous fait quand je vous dis qu’on va manger des chips ?</p>
<p>Sérieusement, je suis très content d’être là parmi vous. Je me sens dans mon élément. J’ai fréquenté le monde de l’industrie, celui des startups, de l’académique et même un peu de la finance. Mais il n’y a que parmi les libristes que je me sens chez moi. Parce que nous partageons la même culture. Parce que nous sommes d’accord sur le fait que Vim est bien meilleur qu’Emacs. (non, pas les tomates !)</p>
<p>La culture c’est ça : des références qui font qu’on se comprend, qu’on exprime une certaine complicité. Un des moments forts de mon mariage a été de montrer « La cité de la peur » à mon épouse. Elle n’a pas adoré le film. Bof. Mais nous avons étendu notre vocabulaire commun.</p>
<p>— J’ai faim ! J’ai faim ! J’ai faim !</p>
<p>— On peut se tutoyer ? T’es lourd !</p>
<p>("oui, mais j’ai quand même faim" répond quelqu’un du public)</p>
<p>La culture, c’est ça : une extension du vocabulaire. Il y’a des programmeurs dans la salle ? Et bien la langue, comme le français en ce moment, correspond au langage de programmation. La culture correspond aux bibliothèques. Langage et bibliothèque. La bibliothèque est la culture. Les mots sont magnifiques !</p>
<p>Pour s’exprimer, pour communiquer, pour être en relation bref pour être humain, la culture est indispensable. Lorsque deux cultures sont trop différentes, il est facile de considérer l’autre comme inhumain, comme un ennemi. La culture et le partage de celle-ci sont ce qui nous rend humains.</p>
<p>La culture est pourtant en danger. Elle est menacée, pourchassée, interdite. Remplacée par un succédané standardisé.</p>
<p>Étendre sa culture, c’est augmenter son vocabulaire, affiner sa compréhension du monde. La culture sert de support à la manière de voir le monde. Prêter un livre qu’on aime est un acte d’amour, d’intimité. C’est littéralement se mettre à nu et dire : « J’aimerais que nous ayons une compréhension mutuelle plus profonde ». C’est magnifique !</p>
<p>Mais combien de temps cela sera-t-il légal ? Ou même techniquement possible ? Une fois l’auteur mort, son œuvre disparait pendant 70 ans, car, pour l’immense majorité d’entre eux, il n’est pas rentable de les réimprimer et de payer les droits aux descendants. Nous tuons donc la culture avec l’auteur.</p>
<p>La transmission est pourtant indispensable. La culture se nourrit, évolue et se transforme grâce aux interactions, aux échanges. Or les interactions sont désormais surveillées, monétisées, espionnées. Du coup, elles sont fausses, truquées, inhumaines. Les comptes Twitter et LinkedIn sont majoritairement des faux. Les likes Facebook s’achètent à la pelle. Les visites sur votre site web sont des bots. Les contenus Tiktok et YouTube sont de plus en plus générés automatiquement. Les nouvelles dans les grands médias ? Des journalistes sous-payés (non, encore moins que ça) qui sont en compétition avec des algorithmes pour voir le contenu qui rapportera le plus de clics. Les rédactions sont désormais équipées d’écrans affichant en temps réel les clics sur chaque contenu. Le job des journalistes ? Optimiser cela. Même le code Open Source est désormais généré grâce à Github Copilot. Ces algorithmes se nourrissent de contenu pour en générer de nouveaux. Vous la voyez la boucle ? Le « while True » ?</p>
<p>Pendant des millénaires, notre cerveau était plus rapide que les moyens de communication. Nous apprenions, nous réfléchissions. Pour la première fois dans l’histoire de l’information, notre cerveau est désormais le goulot d’étranglement. C’est lui l’élément le plus lent de la chaîne ! Il ne peut plus tout absorber. Il se gave et s’étouffe !</p>
<p>Lorsque nous sommes en ligne, nous alimentons cet énorme monstre qui se nourrit de nos données, de notre attention, de notre temps, de nos clics. Nous sommes littéralement la chair exploitée du film Matrix. Sauf que dans Matrix, les corps sont nourris, logés dans leur cocon alors que nous bossons et payons pour avoir le droit d’être exploités par cette gigantesque fabrique d’attache-trombones.</p>
<p>Vous connaissez l’histoire de la fabrique d’attache-trombones ? C’est un concept inventé par le chercheur Nick Bostrom dans un papier intitulé « Ethical Issues in Advanced Artificial Intelligence ». Le concept est que si vous créez une intelligence artificielle en lui demandant de fabriquer le plus possible d’attache-trombones le plus rapidement possible, cette intelligence artificielle va rapidement s’arranger pour éliminer les humains qui pourraient la ralentir avant de transformer la planète entière en une montagne d’attache-trombones, ne gardant des ressources que pour coloniser d’autres planètes afin de les transformer en attache-trombones.</p>
<ul>
<li><a href="https://nickbostrom.com/ethics/ai">L’article de Nick Bostrom sur les attache-trombones.</a></li>
</ul>
<p>Dans une conférence de 2018, l’auteur de science-fiction Charlie Stross a montré qu’il n’était pas nécessaire d’attendre des intelligences artificielles très avancées pour voir se poser le problème. Qu’une entreprise est, par essence, une fabrique d’attache-trombones : une entité dont le seul et unique objectif est de générer de l’argent, quitte à détruire ses créateurs, l’humanité et la planète dans la foulée.</p>
<ul>
<li><a href="http://www.antipope.org/charlie/blog-static/2018/01/dude-you-broke-the-future.html">La conférence de Charlie Stross.</a></li>
</ul>
<p>Le concept est parfaitement illustré par cette magnifique scène dans « Les raisins de la colère » de John Steinbeck où un fermier s’en prend à un représentant de la banque qui l’exproprie de son terrain. Il veut aller tuer le responsable de son expropriation. Le banquier lui dit alors : « La banque a une volonté à laquelle nous devons obéir même si nous sommes tous opposés à ses actions ». Bref, une fabrique d’attache-trombones.</p>
<p>La fabrique d’attache-trombones nous fait dépenser, devenir des zombies. Vous avez déjà vu un zombie ? Moi oui. Quand je fais aller la sonnette de mon vélo face à des gens qui tendent un téléphone au bout de leur bras. Ils sont dans un monde virtuel. Ils ont même délégué leur sens auditif à Apple avec ces écouteurs qui ne se retirent plus et qui ont la faculté de transmettre le son réel dans l’oreille. En mettant Apple comme intermédiaire. Comme dans Matrix, les gens vivent dans un monde virtuel. Ça a juste commencé par l’audition au lieu des gros casques devant les yeux comme on l’imaginait.</p>
<p>Pour nous échapper de la fabrique, pour ne pas être transformés en attache-trombones, nous devons créer, entretenir et occuper des espaces réservés aux humains. Pas des algorithmes. Pas des entreprises. Des humains. Et posez-moi ce smartphone qui vous fait littéralement perdre 20 points de QI. Ce n’est pas une blague : quand on dit que les entreprises se nourrissent de notre temps de cerveau, c’est littéral. On perd littéralement l’équivalent de 20 points de QI par le simple fait d’avoir un téléphone à proximité. Le simple son d’une notification distrait autant un conducteur que de ne pas regarder la route pendant une dizaine de secondes. Ces engins nous rendent cons et nous tuent ! Ce n’est pas une image.</p>
<ul>
<li><a href="https://www.journals.uchicago.edu/doi/epdf/10.1086/691462">Article « The Mere Presence of One’s OwnSmartphone Reduces Available Cognitive Capacity ».</a></li>
<li><a href="https://www.seuil.com/ouvrage/la-fabrique-du-cretin-digital-michel-desmurget/9782021423310">« La fabrique du crétin digital », de Michel Desmurget</a></li>
</ul>
<p>Vous avez remarqué comme la déshumanisation du travail nous force de plus en plus à agir comme des automates, comme des algorithmes ? Métropolis, de Fritz Lang, et les Temps Modernes, de Charlie Chaplin, dénonçait l’industrialisation qui transformait nos corps en outils au service de la machine. 100 ans plus tard, c’est exactement pareil avec les cerveaux. On les transforme pour les mettre au service des algorithmes. Algorithmes qui, eux, prétendent se faire passer pour des humains. Nous sommes en train de fusionner l’homme et la machine d’une manière qui n’est pas belle à voir.</p>
<p>Ce qui fait l’humain, c’est sa diversité, sa différence d’un individu à l’autre, mais aussi d’un moment à l’autre. Quel est le connard qui pense sérieusement que comme t’as envoyé un jour un mail à une entreprise, cinq ans plus tard tu souhaites être spammé tous les jours avec leur newsletter ? Je n’invente rien, ça m’est arrivé récemment. L’humain évolue et la culture humaine doit être diverse. Comme la nourriture. Qui pense que manger tous les jours au macdo au point d’en vomir est une bonne idée ? Alors pourquoi accepte-t-on de le faire pour notre cerveau ?</p>
<p>L’archétype de l’industrialisation et de l’uniformisation de la culture est pour moi représenté par les superhéros. On réduit la culture à un combat entre exégètes Marvel ou DC. Ce n’est pas anodin. Vous avez déjà réfléchi à ce que représente un superhéros ? C’est littéralement un milliardaire avec des superpouvoirs innés. Il est supérieur au peuple. Il est également son seul espoir. Il est parfois injustement mal compris, car il est bon, même quand il dézingue toute une ville et ses habitants. Ce sont juste des dommages collatéraux. Le peuple a juste le droit de la fermer. C’est littéralement l’image du monde qu’ont les milliardaires d’eux-mêmes. À titre de comparaison, dans les années 90, la mode était aux films catastrophes. La terre était en danger et les humains normaux (on insistait sur la normalité, sur le fait que leur couple allait mal, qu’ils étaient blancs ou bien Will Smith) s’associaient pour accomplir des actions héroïques et sauver la terre d’un ennemi figurant la pollution. Les héros de Jurassique Park? Des gamins normaux et des scientifiques un peu dépassés. Aujourd’hui, l’humain normal a juste le droit de fermer sa gueule et d’attendre qu’un milliardaire vienne le protéger. Sans milliardaire, l’humain normal est forcé de se battre contre les autres normaux, car les milliardaires nous ont appris que la collaboration était morte ces 20 dernières années. Ils nous ont enseigné à voir tout humain comme un ennemi, un concurrent potentiel et à tenter d’accaparer ce qu’on peut avant une destruction finale. C’est ce qu’on appelle le survivalisme.</p>
<p>Cette vision du monde, nous la devons à la monopolisation de la culture. À la monoculture. Mais il y’a pire ! La culture indépendante est devenue illégale, immorale. Les gens s’excusent de pirater, de partager. À cause d’une des plus grosses arnaques intellectuelles : la propriété intellectuelle. Un concept fourre-tout assez nouveau dans lequel on balance brevets, secrets commerciaux, copyrights, trademarks…</p>
<p>L’intellect est un bien non-rival. Si je partage une idée, cela donne deux idées. Ou 300. Au plus on la partage, au plus la culture croît. Empêcher le partage, c’est tuer la culture. Les fabriques d’attache-trombones ont même réussi à convaincre certains artistes que leurs fans étaient leurs ennemis ! Qu’empêcher la diffusion de la culture était une bonne chose. Que le fait qu’ils crèvent de misère n’était pas dû aux monopoles, mais au fait que les fans se partagent leurs œuvres. Spotify reverse aux artistes un dixième de centime par écoute, mais les pirates seraient responsables de l’appauvrissement des artistes. Pour toucher l’équivalent de ce qu’il touchait avec une vente de CD, vous devez écouter chaque chanson de l’album un millier de fois sur Spotify !</p>
<p>Le libre a tenté de répliquer avec les licences. GPL, Creative Commons. Mais nous sommes trop gentils. Fuck les licences ! Partagez la culture ! Diffusez-la ! Si vous le faites de bon cœur, partagez entre êtres humains. Boycottez Amazon et tentez de découvrir autour de vous des artistes locaux, indépendants. Partagez-les. Diffusez-les. Écrivez des critiques, filmez des parodies. Vous connaissez JCFrog et ses vidéos ? Et bien c’est exactement ça la culture humaine. C’est magnifique. C’est génial.</p>
<ul>
<li><a href="https://aperi.tube/a/jcfrog/videos">Les vidéos de JCFrog</a></li>
</ul>
<p>Ne dites plus « Je veux juste me vider la tête avec une série débile ». On ne se vide pas la tête. On la remplit. Avec de la merde industrielle ou du bio local artisanal, au choix. Faites des références. L’autre jour, j’ai vu sur Mastodon quelqu’un parler de son trajet dans le métro à Paris : « J’ai l’impression d’être dans Printeurs ! ». C’est le plus beau compliment qu’on puisse à un auteur. Merci à cette personne !</p>
<p>Dans Printeurs, tout est publicité. Ce n’est pas un hasard. Vous avez vu comme tout ressemble à une publicité désormais ? Comme le moindre film, le moindre clip vidéo en adopte les codes ? Comme chaque vidéo YouTube n’a plus qu’un objectif : vous faire vous abonner. Fabriquer des attache-trombones.</p>
<p>La culture bio et libre n’est pas une culture de seconde zone. Elle n’est juste pas standard. Et c’est tout son intérêt.</p>
<p>Pour exister, la culture libre a besoin de plateformes libres. Les plateformes propriétaires ont été conçues par le marketing pour le marketing. Pour vendre des cigarettes et de l’alcool à des gamins de 10 ans (c’est la définition du marketing. C’est juste leur métier de prétendre qu’ils font autre chose. Comme disait Bill Hicks, si vous travaillez dans le marketing, « please kill yourself »). Une fois qu’on fume, le marketing cherche à nous prétendre que c’est notre liberté et nous faire oublier que nous polluons afin que nous perdions encore plus de libertés et que nous polluions encore plus. Comme l’alcoolique boit pour oublier qu’il est alcoolique, nous consommons pour oublier que nous consommons. Le simple fait d’être sur une plateforme marketing nous force donc à faire du marketing. Du personal branding. De l’engagment. Des KPI. Promouvoir la culture libre sur Facebook, c’est comme aller manifester pour le climat en SUV. Oui, mais j’ai un vélo électrique dans le coffre, je suis écolo ! Oui, mais Facebook, Insta, c’est là que tout le monde est ! Non, c’est là que sont certains. Mais c’est sûr que sur Facebook, on ne trouve que des gens qui sont… sur Facebook. Il y’a des milliards de gens qui n’y sont pas, pour des raisons très diverses. La manière la plus simple et la plus convaincante de lutter contre ces plateformes est de tout simplement ne pas y être.</p>
<p>Les plateformes libres existent. Comme un simple blog. Mais elles ont besoin de choses à raconter, d’histoires. Le mot « libre » à lui tout seul raconte une histoire. Une histoire qui peut faire peur, être inconfortable. Alors on a essayé de dépolitiser le libre, de l’appeler « open source », de le dépouiller de son histoire. Le résultat, il est dans votre poche. Un téléphone Android tourne sur un Linux open-source. Pourtant, c’est le pire instrument de privation de liberté. Il vous espionne, vous inonde de publicités, vous prive de tout contrôle. RMS avait raison : en renommant le libre « open source », nous avons fait une croix sur la liberté.</p>
<p>La leçon est que la technologie ne peut pas être neutre. Elle est politique par excellence. Se priver de raconter des histoires pour ne pas être politique, c’est laisser la place aux autres histoires, à la publicité. C’est prétendre, comme le disaient Tatcher et Reagan, qu’il n’y a pas d’alternative. Je le disais, mais je gardais moi-même mon compte Facebook. Cela me semblait indispensable. J’ai eu du mal à le supprimer, à me priver de ce que je croyais être un outil incontournable. À la seconde où le compte a été supprimé, le voile s’est levé. Il m’est apparu évident que c’était le contraire. Que pour exister en tant que créateur, il était indispensable de supprimer mon compte.</p>
<p>J’avais beau dire que je ne l’utilisais pas, le simple fait de savoir qu’il y’avait plusieurs milliers de followers liés à mon nom me donnait une illusion de succès. Mes posts avaient beau ne pas avoir d’impact (ou très rarement), je les écrivais pour Facebook ou pour Twitter. Je me suis un jour surpris sous la douche à réfléchir en tweets. Je me suis séché et j’ai effacé mon compte Twitter, effrayé. Je ne faisais que produire des attache-trombones en vous encourageant à faire de même. Ma simple présence sur un réseau permettait à d’autres d’y justifier la leur. Leur présence justifiant la mienne… J’étais plongé dans les écrits de Jaron Lanier et Cal Newport lorsque j’ai réalisé qu’aucun des deux n’avait la moindre présence sur un réseau social propriétaire. Je les lis, j’admire leur pensée. Ils existent. Ils ne sont pas sur les réseaux sociaux. Ce fut une grande inspiration pour moi…</p>
<p>Il faut casser le « pas le choix » ou « TINA (There’Is No Alternative) ». Il y’a 8 milliards d’alternatives. Nous les créons tous les jours, ensemble. Notre rôle n’est pas d’aller convaincre le monde entier de passer à autre chose, mais de créer des multitudes de cocons de culture humaine, d’être prêts à accueillir ceux qui sont dégoutés de leur macdo quotidien, ceux qui, à leur rythme, se lassent d’être exploités et soumis à des algorithmes publicitaires. Il suffit de voir ce qui se passe entre Twitter et Mastodon.</p>
<p>Ces plateformes libres, cette culture libre, il n’y a que nous qui pouvons les préparer, les développer, les faire exister, les partager.</p>
<p>À ceux qui disent que la priorité est la lutter contre le réchauffement climatique, je réponds que la priorité est à la création de plateformes, techniques et intellectuelles, permettant la lutte contre le réchauffement climatique. On ne peut pas être écolo dans un monde financé par la publicité. Il faut penser des alternatives, les inventer. Créer des histoires pour sauver la planète. Une nouvelle forme de culture. Une permaculture !</p>
<p>Mon outil à moi, c’est ma machine à écrire. Elle me libère. Je l’appelle ma « machine à penser ». À vous d’inventer vos propres outils. (oui, même Emacs…) Des outils indispensables pour inventer et partager votre nouvelle culture, ce mélange de code et d’histoires à raconter qui peut sauver l’humanité avant que nous soyons tous transformés en attache-trombones !</p>
<p>Merci !</p>
<p>Et don’t forget to subscribe to my channel.</p>
<p>D’ailleurs, je profite de cette conférence contre la publicité pour faire de la publicité pour mon nouveau livre. Est-ce de la culture libre ? Elle est déjà libre sur libgen.io. Mais pas que ! Car mon éditeur a annoncé que toute la collection Ludomire (dans laquelle sont publiés mes livres) passera en 2023 sous licence CC By-SA.</p>
<ul>
<li><a href="http://www.pvh-editions.com/site/annonce-la-liberation-de-la-collection-ludomire/">Annonce de la libération de la collection Ludomire</a></li>
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<blockquote> Photo : David Revoy, Ploum, Pouhiou et Gee dédicaçant lors du Capitole du Libre à Toulouse le 19 novembre 2022.<br></blockquote>
<div class="signature"><p>Ingénieur et écrivain, j’explore l’impact des technologies sur l’humain. Abonnez-vous à mes écrits en français <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/postorius/lists/fr.listes.ploum.net/">par mail</a> ou <a href="/atom_fr.xml">par rss</a>. Pour mes écrits en anglais, abonnez-vous à <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/postorius/lists/en.listes.ploum.net/">la newsletter anglophone</a> ou <a href="/atom.xml">au flux RSS complet</a>. Votre adresse n’est jamais partagée et effacée au désabonnement.</p>
<p>Pour me soutenir, <a href="/livres.html">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) ! Je viens justement de publier un <a href="/et-autres-joyeusetes-que-nous-reserve-le-futur/index.html">recueil de nouvelles</a> qui devrait vous faire rire et réfléchir.</p>
</div>
Ploumhttps://ploum.netComment j’ai été mis en vente sur le Web… à mon insu !https://ploum.net/2022-12-07-comment-jai-ete-mis-en-vente.html2022-12-07T00:00:00Z2022-12-07T00:00:00Z
<h1>Comment j’ai été mis en vente sur le Web… à mon insu !</h1>
<blockquote> Dans ce billet, je vous explique comment j’ai découvert qu’une société de marketing propose mes services, mettant en avant une version fantaisiste de ma biographie, sans que j’en aie été informé.<br></blockquote>
<p>Mon recueil de nouvelles « Stagiaire au spatioport Oméga 3000 » s’ouvre sur la génération d’un auteur artificiel adapté à vos goûts selon vos données personnelles collectées.</p>
<p>Lorsque j’ai écrit cette introduction, j’étais persuadé que j’allais me faire rattraper un jour ou l’autre par la réalité. Je n’imaginais pas que ce serait avant même que le livre soit disponible dans les librairies !</p>
<p>Et pour cause…</p>
<h2>La découverte d’un conférencier homonyme</h2>
<p>Après avoir publié un billet sur l’invasion des contenus générés par des AI, j’allais faire directement l’expérience de devenir un conférencier généré automatiquement ! </p>
<ul>
<li><a href="/2022-12-05-drowning-in-ai-generated-garbage.html">Drowning in AI generated garbage</a></li>
</ul>
<p>Testant mon nouveau site, quelle ne fut pas ma surprise de trouver sur la première page Google de la recherche « Lionel Dricot » un profil à mon nom sur un site dont je n’avais jamais entendu parler.</p>
<a href="/files/google_sn.png"><img alt="Capture d’écran d’une recherche Google pour « Lionel Dricot »" src="/files/google_sn.png" width="450" class="center"></a><p class="subtitle">Capture d’écran d’une recherche Google pour « Lionel Dricot »</p><p>Un profil décrivant ma biographie avec moult détails, reprenant des photos et vidéos de diverses conférences. J’étais intrigué. Sur Mastodon, un lecteur me signala que le site était chez lui le premier résultat Bing pour une recherche sur mon patronyme .</p>
<a href="/files/bing_sn.png"><img alt="Capture d’écran d’une recherche Bing pour « Lionel Dricot »" src="/files/bing_sn.png" width="450" class="center"></a><p class="subtitle">Capture d’écran d’une recherche Bing pour « Lionel Dricot »</p><p>Un site étrange, à l’apparence très professionnelle et qui se présente comme une entreprise de « Celebrity Marketing ». Le simple fait que je sois sur un site de Celebrity Marketing a fait pouffer mon épouse. Elle a d’ailleurs remarqué que l’entreprise tire son nom de Simone Veil et Nelson Mandela. Utiliser Simone Veil et Nelson Mandela pour faire du « Celebrity Marketing », ça pose le niveau ! Ah ouais quand même…</p>
<a href="/files/profil_sn.png"><img alt="Mon profil sur le site incriminé" src="/files/profil_sn.png" width="450" class="center"></a><p class="subtitle">Mon profil sur le site incriminé</p><p>Petite précision : je ne ferai pas de lien vers ce site, car c’est explicitement interdit dans leurs conditions d’utilisation.</p>
<a href="/files/cu1_sn.png"><img alt="Conditions d’utilisation du site S&N interdisant de faire un lien vers le site" src="/files/cu1_sn.png" width="450" class="center"></a><p class="subtitle">Conditions d’utilisation du site S&N interdisant de faire un lien vers le site</p><p>Pratiquement, que fait cette société ? C’est très simple : elle met en contact des entreprises à la recherche de conférenciers et des conférenciers. C’est un service assez courant, j’ai même été en contact il y a quelques années avec une agence de ce genre. Souvent, ces agences signent un contrat d’exclusivité : le conférencier est obligé de passer par l’agence pour toutes les conférences qu’il donne. En échange, l’agence lui trouve des conférences, fait sa promotion, le place voir lui trouve un remplaçant en cas de forfait (j’ai moi-même effectué ce genre de remplacements).</p>
<p>Sauf que dans le cas présent, je n’ai signé aucun contrat, je n’ai pas donné mon accord ni même été vaguement informé ! Le site donne l’impression que, pour me contacter, il faut absolument passer par eux. Nous ne sommes plus dans la bêtise, mais dans la malhonnêteté caractérisée.</p>
<a href="/files/contact_sn.png"><img alt="Formulaire pour me contacter… via le site S&N !" src="/files/contact_sn.png" width="450" class="center"></a><p class="subtitle">Formulaire pour me contacter… via le site S&N !</p><h2>Où je découvre des facettes ignorées de ma propre vie</h2>
<p>La lecture de ma biographie est particulièrement intéressante, car, à première vue, elle est tout à fait crédible. Une personne peu informée n’y trouverait, à première vue, pas grand-chose à redire à part quelques fautes d’orthographe (mon roman s’appelle « Printeurs », à la française, pas « Printer » et j’ai du mal à imaginer qu’il puisse être perçu comme un message d’espoir ! La scène du nouveau-né dans le vide-ordure n’était pas assez explicite ?)</p>
<p>Mais une lecture attentive relève des aberrations. Ces aberrations ont toutes une explication pour peu qu’on se mette à creuser. Ainsi j’aurais écrit une nouvelle intitulée « Voulez-vous installer Linux mademoiselle ? ». Comme l’a découvert un lecteur, cette phrase est extraite d’une de mes nouvelles intitulées « Les non-humains », publiée sur Linuxfr et Framasoft. </p>
<ul>
<li><a href="https://framablog.org/2009/05/18/les-non-humains-une-nouvelle-de-ploum/">Les non-humains sur Framasoft</a></li>
</ul>
<p>J’ai également appris également que je suis cofondateur d’Ubuntu. Excusez du peu ! C’est bien entendu faux. Je suis co-auteur du premier livre publié sur Ubuntu, ce qui est très différent. Certaines phrases semblent également sorties de leur contexte (pourquoi insister sur l’obésité et la malnutrition ?) Enfin, le tout se termine par le sublime :</p>
<blockquote> Lors de ses conférences, Ploum nous prédit un monde plus sain et doux.<br></blockquote>
<p>Le ton général et les références font fortement penser à un texte généré artificiellement. Du type : « Donne-moi une biographie de Lionel Dricot », le tout en anglais suivi d’une traduction automatique. Il est possible que ce soit ce qu’on appelle un « mechanical turk », un travailleur sous-payé à qui on demande un travail que pourrait faire une IA (très fréquent dans les chats de support). Mais cela aurait dû au moins lui prendre une heure et j’ai du mal à imaginer qu’on paye une heure de travail pour pondre ma biographie.</p>
<p>Que le texte soit ou non généré par une IA, cela ne change rien. Il pourrait très bien l’être et est représentatif de ce que produisent et produiront toujours les IAs : quelque chose qui a l’air correct, mais est constellé de fautes difficilement détectables pour un non-spécialiste (j’ai la chance d’être le plus grand spécialiste vivant de ma propre biographie).</p>
<h2>Comment réagir ?</h2>
<p>À ce stade, je pourrais tout simplement envoyer un mail et exiger le retrait de la page, l’histoire en resterait là. J’ai alerté une connaissance qui est également sur ce site.</p>
<p>Mais ce serait trop facile. L’existence de ce profil pose plusieurs problèmes.</p>
<p>Premièrement en se mettant en intermédiaire entre moi et des clients potentiels sans mon accord et en donnant l’impression que je suis affilié à cette entreprise. Cela pourrait sérieusement nuire à mon image ou à mon business (si j’avais l’une ou l’autre).</p>
<p>Mais l’existence de ce genre de profil peut tordre la réalité de manière encore plus insidieuse. Admettons qu’un wikipédien, affilié ou nom à cette entreprise, se serve de ces infos pour créer une fiche Wikipédia à mon nom. Cela semble parfaitement légitime vu que cette page semble avoir été faite avec mon accord. Cette info pourrait être reprise ailleurs. Soudainement, je deviendrais l’auteur d’une nouvelle que je n’ai jamais écrite. De nombreux libristes informés s’affronteront pour savoir si je suis oui ou non cofondateur d’Ubuntu. Déjà que je suis devenu un écrivain français sur Babelio !</p>
<p>En envoyant un simple mail pour demander le retrait de cette page, je légitime cette pratique business et me prépare à devoir surveiller en permanence le web pour faire retirer les profils générés sans mon accord.</p>
<p>Attaquer en justice une société dans un pays qui n’est pas le mien (car Babelio se plante, pour info) ? Ô joies administratives en perspectives ! (si vous êtes juriste spécialisé et intéressé, contactez-moi)</p>
<p>Ou alors il me reste la solution de lutter avec mes armes à moi. De faire le ploum et de vous raconter cette histoire de la manière la plus transparente possible. Afin de vous mettre en garde sur le fait que tout ce que vous lisez sur le web est désormais un gloubi-boulga qui a l’air sérieux, qui a l’air correct, mais qui ne l’est pas. Toutes les plateformes sont impactées. Tous les résultats des moteurs de recherche. </p>
<p>En rendant cette histoire publique, je sais que la société va réagir avec « ouin-ouin je suis une entrepreneuse-je-ne-pensais-pas-à-mal-je-le-ferai-plus » ou alors « c’est-le-stagiaire-qui-a-fait-une-erreur-on-le-surveillera-mieux » voir « on-a-fait-ce-profil-avec-nos-petites-mains-parcec-qu’on-admire-votre-travail-on-penserait-que-vous-seriez-flatté ». Bref d’odieux mensonges hypocrites. C’est la base du métier du marketing : mentir pour pourrir la vie des autres (et détruire la planète).</p>
<p>Et si la malhonnêteté ne vous est pas encore flagrante, apprenez que la société se targue de posséder la propriété intellectuelle des textes et photos sur son site. Je pense que le photographe du TEDx Louvain-la-Neuve serait ravi de l’apprendre… La plupart de ces images de moi ne sont même pas sous licence libre !</p>
<a href="/files/cu2_sn.png"><img alt="Conditions d’utilisation du site S&N stipulant la propriété intellectuelle des contenus" src="/files/cu2_sn.png" width="450" class="center"></a><p class="subtitle">Conditions d’utilisation du site S&N stipulant la propriété intellectuelle des contenus</p><h2>Le futur du web…</h2>
<p>Si cela n’était pas encore clair, je suis désormais la preuve vivante que tout ce que pond le marketing est du mensonge. Ce qui est juste ne l’est que par hasard. Et tout ce qui nous tombe sous les yeux est désormais du marketing. Pour sortir de ce merdier, il va falloir trouver des solutions (Bill Hicks en proposait une très convaincante…).</p>
<ul>
<li><a href="https://invidious.esmailelbob.xyz/watch?v=tHEOGrkhDp0">Bill Hicks on Marketing</a></li>
</ul>
<p>Nous allons devoir reconstruire des cercles de confiance. Oublier nos formations à reconnaître les « fake news » et considérer toute information comme étant fausse par défaut. Identifier les personnes en qui nous avons confiance et vérifier qu’un texte signé avec leur nom est bien de leur plume. Ce n’est pas parce qu’il y’a un cadenas vert ou une marque bleue à côté du pseudo que l’on peut faire confiance. C’est même peut-être le contraire…</p>
<p>Bref, bienvenue dans un web de merde !</p>
<div class="signature"><p>Ingénieur et écrivain, j’explore l’impact des technologies sur l’humain. Abonnez-vous à mes écrits en français <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/postorius/lists/fr.listes.ploum.net/">par mail</a> ou <a href="/atom_fr.xml">par rss</a>. Pour mes écrits en anglais, abonnez-vous à <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/postorius/lists/en.listes.ploum.net/">la newsletter anglophone</a> ou <a href="/atom.xml">au flux RSS complet</a>. Votre adresse n’est jamais partagée et effacée au désabonnement.</p>
<p>Pour me soutenir, <a href="/livres.html">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) ! Je viens justement de publier un <a href="/et-autres-joyeusetes-que-nous-reserve-le-futur/index.html">recueil de nouvelles</a> qui devrait vous faire rire et réfléchir.</p>
</div>